jeudi 1 avril 2010

AWADI: PRESIDENT D'AFRIQUE

Chaque leader, homme politique ou visionnaire a fait un jour sa profession de foi, prononcé son « I have a dream » à la manière de Martin Luther King. Didier Awadi propose dans son nouvel album Présidents d’Afrique, projet artistique, pluridisciplinaire et multimédia de revisiter l’histoire de l’Afrique à travers les discours marquants d’illustres leaders, de penseurs éclairés africains ou afro-caraïbéens. Ce projet, pour la renaissance africaine, est un hommage aux pères fondateurs 50 ans après les indépendances.
Il se veut un outil ludique, historique et pédagogique qui permettra à la jeunesse de se réapproprier son histoire, de se reconstruire une fierté, en un mot de restaurer son âme, il permet enfin « aux lions de donner leur version sur les histoires de chasse » : l’histoire de l’Afrique vue par les africains.
Pour ce faire, nous nous appuyons sur les grands discours des pères fondateurs de la conscience noire tels que Nelson MANDELA, Martin Luther KING, Kwame NKRUMAH, Thomas SANKARA, Patrice LUMUMBA, Cheikh Anta DIOP, Aimé CESAIRE, Frantz FANON...Tous ces grands discours sont mis en musique.
Ce projet regroupe beaucoup d’artistes conscients de l’Afrique et de sa diaspora tels que Babani KONE et les Tatapound du Mali, Maji Maji du Kenya, Tiwoni et Lady Sweetie des Antilles, Smockey du Burkina, DEAD PREZ des USA, Skwatta Kamp d’Afrique du Sud, Lexxus de la RDC etc…

« Comment dire l’histoire ? »
Jusqu’à présent, le rap a toujours été très ancré dans le présent, contextualisé, décrivant les symptômes d’une société malade. Ici, de chroniqueur, le rappeur Didier Awadi devient mémorialiste et invite ses amis MC’s à faire redécouvrir aux jeunes générations la force et la contemporanéité des idées de grands Africains qui ont façonnées le continent. Le flow s’enrichit du sens historique, à la manière des griots, et la tradition orale retrouve ses lettres de noblesse à travers les vœux qu’ont formé des hommes pour une nation, une région, un continent !

Sur scène

« Présidents d’Afrique » est une mise en musique de grands discours de Thomas Sankara (Burkina Faso), Sékou Touré (Guinée), Nelson Mandela (Afrique du Sud) et tant d’autres qui ont rêvé l’Afrique à l’heure des indépendances ou ont su dénoncer les injustices. Awadi, accompagné par son groupe (cora, percus, clavier, guitare …) invite aussi sur le plateau la crème des musiciens, rappeurs, chanteurs des pays qui seront évoqués par les différents discours. Le line up sera survitaminé grâce à la présence d’artistes venus d’Afrique du Sud, du Mali, de Guinée etc. Les genres musicaux enrichiront le répertoire par la grâce de la fusion entre le rap et les musiques traditionnelles.

« Présidents d’Afrique » est aussi une mise en image de ces grands moments. Suite à une recherche documentaire rigoureuse et pointue, les images ou les séquences choisies seront plus qu’une simple illustration. En effet, le Vjing est travaillé pour avoir un fort impact visuel sur les spectateurs et, en tant que vecteur de communication avec un contenu informatif, permettra l’éveil des consciences.

« Présidents d’Afrique » est un message d’espoir, un spectacle positif qui s’adresse aux jeunes générations. Il permet de rendre accessible l’histoire à tous ceux qui s’intéressent à l’Afrique, mais pose implicitement cette question : « Que reste-t-il de tous ces rêves ? »

dimanche 29 novembre 2009

LE « MÉDIATEUR » BLAISE COMPAORÉ RATTRAPÉ PAR SON PASSÉ

Par Bantuonline

Cette vérité-là n’est pas tirée d’un communiqué de la CEDEAO ou de l’Union Africaine. Ce n’est pas non plus un extrait d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle n’est pas à mettre au crédit de la Commission de l’Union Européenne, encore moins du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères. Et ce n’est pas le fragment d’un brûlot gauchiste. Non ! Cette vérité-là, qui vaut son pesant d’or en cela qu’elle appelle un chat un chat, sort de la plume alerte et concise d’un p’tit bout de femme de 62 ans. En une phrase, glissée dans un récent article publié dans l’International Herald Tribune, respectable quotidien américain installé à Paris, Louise Arbour, anciennement Haut Commissaire des Nations unies aux Droits de l’Homme, renvoie à son sinistre passé Blaise Compaoré, « médiateur » dans plusieurs crises ouest-africaines. Un coup de gueule et un rappel à l’ordre salutaires, tant les moyens mis en œuvre ces dernières années par d’aucuns pour réécrire l’Histoire et faire passer le président burkinabè pour ce qu’il n’est pas, étaient impressionnants. Que dit donc dans ce morceau d’anthologie consacré aux risques d’instabilité en Afrique de l’Ouest cette Québécoise, présidente, depuis juillet, de l’International Crisis Group ? Que « Monsieur Compaoré, lui-même ancien soldat putschiste et parrain politique de Charles Taylor n’est pas le mieux placé pour prêcher les vertus de la démocratie et du pouvoir civil. » Simple, limpide comme l’eau de roche. Et, surtout, « vrai de vrai », comme l’on dit du côté de Treichville. Parvenu au pouvoir en 1987 après un fratricide qui a choqué des millions de gens, et pas qu’en Afrique, Blaise Compaoré passe aujourd’hui pour être un médiateur qui va d’un « succès » à l’autre, notamment en Côte d’Ivoire où il joue depuis deux ans les pompiers après avoir été pyromane, au Togo et, plus récemment, en Guinée, où le tombeur de Thomas Sankara tente, sans succès pour le moment, de décerner un brevet de respectabilité à son frère d’armes et pathétique épigone, le capitaine Moussa Dadis Camara. La sortie de Louise Arbour en atteste : les tours de passe-passe et les tentatives de relooking politique de ce capitaine qui, pour sacrifier à l’air du temps, a troqué le treillis contre une tenue de camouflage, n’auront fait illusion qu’auprès des naïfs, des miros et de ceux qui, délibérément, ont choisi depuis deux décennies de se voiler la face. Et d’oublier que le « médiateur » érigé en modèle a activement soutenu, à une époque pas si lointaine, le chef de guerre libérien Charles Taylor, lequel prenait ses aises à Ouagadougou, tout comme il a aidé, contre des « diamants maculés de sang », le sinistre Sam Bockarie dit Mosquito et sa bande de coupeurs de bras de Sierra Leone. Par ailleurs, nombre de diplomates restent persuadés qu’une partie de la garde prétorienne de Blaise Compaoré assure discrètement, depuis le coup d’état de décembre 2008, la sécurité personnelle du capitaine Moussa Dadis Camara dont les nervis ont violé, le 28 septembre dernier, des dizaines de femmes et massacré près de deux cents manifestants pacifiques dans un stade de Conakry et ses alentours. Au panthéon de ceux qui auront fait, en toute connaissance de cause, le choix de l’amnésie, adhérant ainsi à la philosophie des trois fameux singes dont la représentation orne nombre de salons africains (« ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire », proclament les primates), on peut citer les dirigeants successifs de la CEDEAO, de l’OUA et de son clone, l’UA, les diplomates de l’Union européenne et de l’ONU, sans oublier les officiels français qui n’ont eu de cesse, ces dernières années, de persuader l’opinion publique internationale que celui qui passe pour être leur « honorable correspondant » en Afrique de l’Ouest était « l’homme de la situation. » Au pavillon des amnésiques, il faut également réserver une place de choix aux médias, français en tête, dont le silence persistant sur les turpitudes passées et récentes du « beau Blaise » est en passe de devenir un sujet de thèse universitaire. C’est contre ce renoncement collectif et cette omerta que Louise Arbour a décidé de s’élever en faisant un utile rappel d’histoire et en sonnant le tocsin, au moment même où plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest font de nouveau l’expérience du « pouvoir kaki ». Et on ne peut que l’en féliciter.

lundi 10 août 2009

LE REVE FOU DU COLONEL-PRESIDENT TANDJA

Niger



Par Bantuonline

Mamadou Tandja a donc réussi son projet fou : imposer à ses compatriotes, contre vents et marées, une Constitution taillée sur mesure qui lui permettra de rester au pouvoir au-delà de la fin de son second et ultime quinquennat, puis, dans la foulée, d’amorcer une carrière peu glorieuse de « président à vie » à la tête du Niger.

La farouche opposition de ses adversaires, le « veto » de la Cour constitutionnelle, les mises en garde des syndicats, des partis politiques, des organisations de défense des droits de l’homme, l’extrême réserve des institutions internationales et régionales, l’Union européenne et la CEDEAO en tête, et les menaces – timorées, il est vrai - de la France n’auront pas eu raison de l’entêtement de Tandja, qui entame une carrière de dictateur à un âge, 71 ans, où il n’est pas illégitime de faire valoir ses droits à la retraite.

Au terme d’un référendum organisé le 4 août en dépit du bon sens et en violation des règles élémentaires de Droit, le « oui » l’a massivement emporté et le taux de participation serait de plus de 68%, à en croire le président d’une Commission nationale électorale aux ordres.

A n’en pas douter, un ordre nouveau règne au Niger depuis ce calamiteux référendum. Si Tandja peut pousser un « ouf » de soulagement, nombre d’observateurs s’accordent à dire le colonel-président vient d’écorner durablement l’image de son pays, mais aussi qu’il va au-devant de sérieuses déconvenues et que sa victoire à la Pyrrhus pourrait plonger le Niger, riche mais fragile, dans l’instabilité.

Pour sauver le peuple nigérien et conjurer le mauvais signal envoyé par Tandja au reste de l’Afrique, il faut espérer que ce coup de force qui ne dit pas son nom soit suivi d’une levée de boucliers et d’une série de sanctions de l’Union européenne, de la France, ancienne puissance colonisatrice, des Etats-Unis, mais aussi et surtout du Nigeria voisin, puissance régionale et poumon économique du Niger, histoire de bien montrer au septuagénaire fou du Palais de Niamey qu’on ne peut dissoudre, au gré de ses humeurs, Parlement, Cour constitutionnelle, bâillonner la presse, s’arroger les pleins pouvoirs, se tailler une Constitution sur mesure, transformer son pays en République bananière, sans coup férir.